Le Groupe de Recherche sur l'Histoire des Intellectuels (GRHI)
L'histoire des intellectuels, qui s'est constituée en France comme champ de recherche spécifique il y a une quinzaine d'années, a donné lieu à de nombreuses recherches, individuelles et collectives, autour de Jean-François Sirinelli, Michel Winock, Pierre Bourdieu, Christophe Charle, Jacques Julliard, Christophe Prochasson.
L'évolution du Groupe de recherche sur l'histoire des intellectuels (GRHI), fondé en 1985, reflète assez bien cette histoire ; ouvert à la pluridisciplinarité et à la diversité méthodologique, il a cherché à s'affranchir des apories d'une historiographie française souvent trop hexagonale. Formé d'un noyau initial d'une quinzaine de chercheurs, le GRHI, sous la direction de Nicole Racine (directeur de recherche au CEVIPOF) et Michel Trebitsch (chargé de recherches à l'IHTP), s'est progressivement élargi à des étudiants de 3e cycle et des doctorants, à des collègues de province et de l'étranger, pour former désormais un réseau de recherche en relation avec 150 chercheurs, qui a établi des coopérations avec d'autres institutions et groupes de recherche. Aux réunions mensuelles de 20 à 30 participants s'ajoutent désormais plusieurs projets de recherche thématiques et une activité de diffusion de l'information scientifique.
Une partie importante des activités du GRHI a été consacrée à l'histoire des intellectuels français, soit par des séances rendant compte de publications récentes et de thèses en cours, soit par la mise en oeuvre de projets plus structurés. Ce fut le cas dès la fondation du groupe, en 1985, avec l’enquête dirigée par Jean-François Sirinelli sur les « Générations intellectuelles » (Cahiers de l'IHTP, n° 6, novembre 1987), bientôt suivie par celle conduite par Nicole Racine et Michel Trebitsch sur les « Sociabilités intellectuelles » (Cahiers de l'IHTP, n° 20, mars 1992), puis encore sur les « Intellectuels engagés » (Cahiers de l'IHTP, n° 26, mars 1994), en liaison avec le colloque Les dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier organisé en 1993 autour du dictionnaire Maitron.
La principale inflexion du GRHI, à partir de 1992, a été de tourner le regard vers l'extérieur en élaborant les matériaux d'une histoire comparée des intellectuels. Pour lancer cette recherche comparative, deux types d'enquêtes ont été engagées :
- d'une part, des travaux de nature historiographique et méthodologique, avec un panorama par pays et aires culturelles, qui a rassemblé une quarantaine de chercheurs français et étrangers et a abouti à une publication d'étape (Histoire comparée des intellectuels, IHTP, 1997), puis avec une Journée d'étude, tenue au CERI le 23 janvier 1997, qui a débouché à la publication du livre
- d'autre part, divers projets plus thématiques, qu'il s'agisse d'un projet en partie inabouti sur les« Encyclopédies et encyclopédistes du XXème siècle », avec l'Université de Bologne,d'un travail de comparaison plus ciblé sur « Les intellectuels et la guerre du Golfe » publié dans la revue
Pour l'approche comparative, le cadre européen est particulièrement opératoire, pour des raisons à la fois pratiques, la plupart des partenaires venant des pays voisins, et théoriques, étant donné les questions que suscite la figure, réelle et mythique, de l'intellectuel européen. C’est aussi dans ce cadre que s’inscrivent des travaux sur les relations culturelles franco-allemandes et les recherches de Nicole Racine et Michel Trebitsch sur l'histoire des PEN Clubs et les organisations intellectuelles européennes de l'entre-deux-guerres. Deux séries d'enquêtes ont été engagées :
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La nécessité de prendre en compte l’identité sexuée des intellectuels (ou « gender ») participe de la démarche globale du GRHI pour poser de nouvelles questions à l’histoire des intellectuels, parmi lesquelles, précisément les résistances qu’ont rencontrées les « gender studies ». Préparée par une réunion exploratoire en février 1997, puis par une table ronde le 9 juin 1998, une nouvelle recherche a été engagée en 1998-1999 sur
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