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Picardie 293-294

Cote : Picardie 294 (38)  Réserver
Diplôme de Philippe Ier , concernant les autels de Pernant et Colombes, avec la souscription de la reine Anne de Kyiv.
1063 ou 1061 ?
Soissons

Ecriture de chancellerie à l'encre brune.
Parchemin, 580 x 315 mm.Traces d'un sceau disparu.
Estampille de la bibliothèque royale sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), cf Pierre Josserand, Jean Bruno, « Les Estampilles du département des imprimés de la Bibliothèque nationale », Mélanges d’histoire du livre et des bibliothèques offerts à Monsieur Franz Calot, Paris, 1960, 284 et pl. XXI.

Conditions d'accès

Communication exceptionnelle, soumise à l’autorisation du directeur du département, sur demande motivée.

Documents de substitution

Il existe une version numérisée de ce document.

Numérisation effectuée à partir d'un document original : Picardie 294 (38).

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Historique de la conservation

L'abbaye de Saint-Crépin de Soissons fut la destinataire initiale de ce diplôme. On ignore ensuite le devenir du document avant son entrée dans les collections de la bibliothèque s'est faite au plus tard sous la Monarchie de Juillet. En effet, le diplôme comporte l’estampille de la bibliothèque royale sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), estampille qui fut surtout utilisée à partir de 1833, avec la couronne au centre, entourée de la mention Bibliothèque royale ainsi que la lettre « M » pour désigner les Manuscrits. Cependant, ce document fit probablement son entrée dans les collections royales dès la Restauration, beaucoup de volumes de cette époque portant la marque de Louis-Philippe.

Informations sur le traitement

Charte issue du recueil Picardie 294, conditionnée séparément en 2020.

Présentation du contenu

Diplôme émis sous le règne de Philippe Ier (1160-1108), au bénéfice de l’abbaye Saint-Crépin de Soissons. il s'agit d'une donation concernant les autels de Pernant et de Colombes.
On y trouve le signum (la croix en guise de signature) et le monogramme de Philippe Ier. Au-dessous se trouve également la souscription de sa mère la reine Anne de Kyiv. En l’état actuel des connaissances, c’est le seul document parvenu jusqu’à nous à porter sa souscription manuscrite autographe aux côtés d’une croix (signum) elle aussi de la main de la reine.
Pour Robert-Henri Bautier, la datation de 1063 mentionnée dans le document lui-même est à remettre en question. Pour Bautier, ce diplôme royal est forcément antérieur au remariage d'Anne avec Raoul de Valois qui causa un scandale et qui fut à l'origine de l'excommunication de Raoul. La date précise du mariage ne nous est pas connue, probablement au cours de l'année 1061, année qui suit la mort de son premier époux, le roi Henri Ier. « Il paraît aberrant que le comte Raoul figure ici expressément parmi les responsables du palais alors qu'après le scandale dont il vient d'être question, le nom de Raoul et celui d'Anne avaient disparu des diplômes depuis la fin de 1061 et que les années suivantes on ne les y trouve pas davantage. En effet, à partir du remariage, Raoul perd sa place à la cour, en étant exclu. Or le diplôme comporte la mention de Raoul, signe de son rôle encore prééminent dans le cadre de la régence. le diplôme indique que le roi a agi « avec l'accord des fidèles qui constituaient son conseil (quorum consilio meum regebatur palatium), à savoir l'archevêque de Reims Gervais (l'archichancelier), Robert, le frère du roi, le comte Baudouin (régent), l'évêque de Laon Hélinand et le comte Raoul . Le diplôme serait donc à dater plutôt de l'année 1061, avant le remariage.

Bibliographie raisonnée

Catalogues et inventaires

Philippe Lauer, Bibliothèque Nationale. Collections manuscrites sur l'histoire des provinces de France, Paris, 1905, t. I, p. XXIV-XXIX, t ; II, p. 240, 284.

Léopold Delisle, « Notice sur des collections manuscrites de la Bibliothèque nationale », dans Bibliothèque de l’Ecole des chartes, 1871, t. XXXXII, p. 275.

Etudes

Sainte Russie, de la Rus’ de Kiev à la Russie de Pierre le Grand, [cat. exp.], Paris, Musée du Louvre, 1ermars 2010-24 mai 2010, Paris, Musée du Louvre Editions ; Somogy Editions d’Art, cat. 26, p. 120.

Robert-Henri Bautier, « Anne de Kiev, reine de France, et la politique royale au XIe siècle : étude critique de la documentation », dans Revue des études slaves, tome 57, fascicule 4, 1985, p. 539-564.

L’URSS et la France. Les grands moments d’une tradition. Cinquantième anniversaire des relations diplomatiques franco-soviétiques, [cat. exp.],Paris, Grand Palais, 15 décembre 1974- 15 février 1975, n° 651.

Elsa Melin, « Die kyrillische Unterschrift aus dem Jhare 1063 », dans Scando Slavica, II, 1965, p. 122-131.

Recueil des actes de Philippe Ier, roi de France (1059‒1108), dir. M. d'Arbois de Jubainville, par M. Prou, Paris, 1908, p. 47-48.

Antoine Thomas, « La signature de la reine Anne de Russie », dans Essais de philologie française, 1898, p. 159-165.