Fonds Serreau, Jean-Marie (théâtre)

Reçu au concours de l’École des beaux-arts de Paris en 1936, section architecture, Jean-Marie Serreau mène de front études d’architecture et cours de théâtre avec Charles Dullin. Ce dernier l’engage à finir son cursus en architecture, mais Jean-Marie Serreau fait le choix de s’orienter définitivement vers le théâtre : il termine ses études d’architecture en 1943, sans présenter le diplôme.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’activité théâtrale de Jean-Marie Serreau se traduit par de nombreuses tournées en France, lesquelles vont se poursuivre malgré les difficultés de la guerre et de l’occupation. Dans l’immédiat après-guerre, Jean-Marie Serreau organise une nouvelle série de tournées, cette fois en Allemagne. En 1949, il crée la compagnie Jean-Marie Serreau et monte au théâtre des Noctambules entre 1949 et 1951 L’exception et la règle de Bertolt Brecht, Le gardien du tombeau de Franz Kafka, La grande et la petite manœuvre d’Arthur Adamov, etc. En 1953, il accueille Roger Blin dans son théâtre de Babylone pour la création de la pièce de Samuel Beckett, En attendant Godot.
Dans les décennies suivantes, il poursuit ses activités théâtrales dans différents lieux (théâtres de Babylone, Récamier, Odéon, etc.) et fait découvrir ou re-découvrir les textes de Max Frisch, August Strinberg, Michel Vinaver, Edward Albee, tout en restant fidèle à Eugène Ionesco, Samuel Beckett, ou encore Bertolt Brecht.
Il se fait aussi le porte-parole d’auteurs francophones, en montant des pièces de Kateb Yacine (Le cadavre encerclé, 1958), Aimé Césaire (La tragédie du roi Christophe, 1964), ou en faisant jouer Les Bonnes de Jean Genet par une troupe antillaise. En 1971, il fonde le théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes, où il donne en 1973 sa dernière mise en scène, Le printemps des bonnets rouges, du poète breton Paol Keineg.