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Grec 2731

Cote : Grec 2731  Réserver
Ancienne cote : 1437 Rigault
Ancienne cote : 1568 Dupuy
Ancienne cote : 2531 Clément
Recueil de textes poétiques et rhétoriques
Deuxième moitié du XVIe siècle.
Ce document est rédigé en grec.
Bibliothèque nationale de France. Département des Manuscrits

286×200 mm
[I-IV] + 1-207 + [I-III]

ECRITURE :
Deux copistes se sont partagé le travail : Constantin Palaeocappa (RGK, II 316) et Jacques Diassorinos (RGK, II 191). La première moitié (ff. 1-103) a été copiée par Constantin Palaeocappa, la seconde (ff. 104-207) par Jacques Diassorinos. La Bibliothèque nationale de France possède au moins 52 manuscrits qui ont été copiés en partie ou intégralement par Jacques Diassorinos et 46 par Palaeocappa. Palaeocappa a copié au moins deux fois le poème de Denys le Périégète, puisqu’on le retrouve dans le Parisinus suppl. gr. 36. Diassorinos présente les textes des ff. 133v-143v comme l’œuvre d’Épiphane de Salamine. Dans les faits, il s’agit d’un traité sur les poids et mesures (ff. 133v-141r) composé, dans l’ordre, à partir des textes d’Épiphane de Salamine, de Sextus Julius Africanus et du Pseudo-Galien sur le même sujet, puis d’un traité sur le style épistolaire transmis sous le nom de Libanios mais en réalité anonyme.
La mise en page des textes copiés par Palaeocappa est très variable. Les ff. 1-7 sont copiés à pleine page. Puis, à partir du f. 8r, il copie, en écrivant une rectrice sur deux, entre 1 et 18 vers par page. Les marges sont occupées par le commentaire d’Eustathe. Pour faire correspondre le commentaire aux vers, il arrive que Palaeocappa remplisse une page entière uniquement avec le commentaire. Surface écrite : 150×185 mm. Marge supérieure : 42 mm. Marge inférieure : 70 mm. Marge externe : 47 mm. Marge interne : 15 mm.
La mise en page des textes copiés par Diassorinos est plus régulière. Surface écrite : 105×205 mm. Marge supérieure : 35 mm. Marge inférieure : 45 mm. Marge externe : 60 mm. Marge interne : 30 mm. Environ 23 lignes par page.
Les ff. 98v-104r, 133r et 207v sont blancs.
Le recto de la première garde comporte deux tables, l’une en grecque, l’autre en latin. Une table partielle, pour la seconde partie du manuscrit, a été copiée par Diassorinos au f. 104v.

DECORATION :
Dans la partie copiée par Palaeocappa sont rubriqués les titres, les initiales ornées, quelques initiales et les sous-titres marginaux. En tête du f. 1r se trouve un bandeau également rubriqué. Il en va de même pour les folios copiés par Diassorinos. Ce dernier insère en outre de nombreux diagrammes pour illustrer les textes qu’il copie (ff. 117v-119v, 122r, 123r, 126v, 128v-129r, 132v, 189r). Au bas du f. 207r Diassorinos a apposé le monocondyle τέλος.

MATIERE :
Papiers filigranés.
(ff. 1-55 ; 103) : pliage in-quarto. Écart moyen des fils de chaîne : 34 mm. Le filigrane représente deux flèches en sautoir entre lesquelles s’élève un trait portant une étoile. Voisin de Briquet 6 291, attesté à Rome en 1561-1562.
(ff. 56-207) : pliage in-folio. Les fils de chaînette sont nombreux et l’écart moyen (17 mm) est faible. Le filigrane représente un pot avec couvercle, doté d’une seule anse au trait simple et surmonté d’une décoration palmée, elle-même sommée d’une fleur à quatre pétales. Le corps du pot présente un nom qui semble être celui de Simonet. Ce nom a été porté par trois papetiers au moins, Matthieu, Jaquet et Jean, dans un intervalle d’une quarantaine d’années. Les battoirs de ces papetiers se situaient en Champagne. Ce filigrane est proche de Briquet 12 825 (attesté à Arras en 1545), sans pour autant lui être identique et est bien visible aux ff. 99 et 102 qui sont blancs.
Le papier des gardes antérieures et postérieures, qui présentent un pliage in-folio, ne porte aucun filigrane.

FOLIOTATION :
Foliotation moderne à l’encre noire de 1 à 207 dans la marge supérieure, au-dessus de la ligne de justification de droite.

CAHIERS :
Uniquement des quaternions :12×8 (95) + 8 (7+1) (103) + 13×8 (207).
Le premier folio du premier cahier est la dernière garde antérieure. Le treizième cahier est composé, pour les sept premiers folios, du papier dont le filigrane représente un pot. Le huitième et dernier folio (f. 103) est fait du même papier que celui des ff. 1-55. Il marque la fin de la partie du manuscrit copiée par Palaeocappa.
Conformément à son habitude Diassorinos insère un ou deux mots de réclame dans la marge inférieure interne, perpendiculairement au texte.

SIGNATURES :
Certains cahiers sont numérotés en chiffres arabes dans la marge inférieure externe. Par ailleurs tous les cahiers sont signés de A à Cc dans la marge inférieure. Peut-être s’agit-il d’une signature apposée par le relieur.

PIQÛRES :
Absence de piqûres.

REGLURE :
Le système de réglure adopté par Palaeocappa est du type Leroy-Sautel 40D1. La réglure est donc composée de 6 lignes verticales : outre les lignes de justification de gauche et de droite, qui sont doubles, le système comprend une ligne de justification double, à 45 mm de la ligne de justification de la marge externe, pour permettre l’insertion du commentaire d’Eustathe autour du poème de Denys. On peut observer plus aisément cette réglure, qui est très légère, au verso des folios blancs 99 et 103.
Le système de réglure choisi par Diassorinos est plus simple puisqu’il est du type 20D1 Leroy-Sautel.

RELIURE :
Reliure à la grecque en maroquin brun aux armes de Henri II avec encadrement intérieur d’arabesques dorées. Ais de bois creusés rainurés, tranches dorées et ciselées à décor de rinceaux. On relève la trace de quatre fermoirs sur le plat inférieur et de quatre boulons aux angles des filets des plats inférieur et supérieur. Le dos présente des fers en forme de croissant, de lis ou de la capitale H surmontée d’une couronne. Les plats sont semés de fers qui représentent un triple croissant rehaussé à la peinture blanche, un lis doré, le monogramme de Diane de Poitiers ou encore celui de Henri II. Sur le plat supérieur a été apposé en lettres dorées le titre ΕΥΣΤΑΟΙΘΣ (sic) ΕΙΣ ΤΟΝ ΔΙΟΝΥΣΙΟΝ .Γ. Au dos du plat supérieur, sur la contre-garde, est inscrit en grec le contenu de la première partie du manuscrit : Denys le Périégète avec le commentaire d’Eustathe. Au centre des plats se trouve un médaillon semblable à Olivier-Hermal-de Roton planche 2488 n° 4.

ESTAMPILLES :
Estampille utilisée par la Bibliothèque royale au XVIIe siècle (modèle Josserand-Bruno n°1) aux ff. 1r et 207v.

Historique de la conservation

Le Paris. gr. 2731 a été copié pour moitié par Jacques Diassorinos, copiste originaire de Rhodes et actif à Chios en 1541, à Venise en 1543-1545. Jacques Diassorinos a ensuite été bibliothécaire de la Bibliothèque royale de Fontainebleau, dont il a rédigé, avec Ange Vergèce et Constantin Palaeocappa, le catalogue. La seconde partie est due à Constantin Palaeocappa, copiste d’origine crétoise dont le travail est souvent problématique. Deux des manuscrits copiés par lui (les Paris. gr. 887 et 458) portent une souscription qui fait remonter la copie à 1539-1540 et 1541 et la situe au mont Athos. Or le papier champenois utilisé remet sérieusement en question ces affirmations (voir F. Leroy, 1968, p. 196-197). Palaeocappa, tout comme Diassorinos, est un faussaire bien connu. Les textes présentés dans le Paris. gr. 2731 ne sont toutefois pas sujets à controverse.
La plupart des manuscrits parisiens copiés par Palaeocappa ont d’abord appartenu à des collections particulières –comme celle du cardinal de Lorraine- avant d’entrer à des dates diverses à la Bibliothèque du roi. Font exception les deux manuscrits qu’il n’a pas terminés : le Paris. gr. 2731, terminé par Diassorinos, et le Paris. gr. 2400, commencé par Nicolas Sophianos, poursuivi par Palaeocappa et terminé par Ange Vergèce.
Comme le montre sa reliure, le Paris. gr. 2731 a été intégré à la Bibliothèque de Fontainebleau sous Henri II. Il faisait partie d’un lot d’une trentaine de volumes réunis en 1548 par Palaeocappa et Diassorinos (M.-P. Laffitte, F. Le Bars, p. 22). Tous portent, au f. 1r, une cote en chiffres arabes surmontée d’une barre horizontale. Ainsi on peut lire, au f. 1r du Paris. gr. 2731 la cote 22.

Présentation du contenu

(ff. 1r-7v) Lettre d’Eustathe de Thessalonique à Jean Kamatéros au sujet du commentaire de Denys le Périégète, éd. K. Müller, Geographi Graeci minores, 2, Paris, Didot, 1861, p. 201-407 : [titre] Πρὸς τὸν πανσέβαστον δοῦκα κύριον Ἰωάννην, τὸν μετὰ ταῦτα ἐπὶ τῶν δεήσεων τὸν υἱὸν τοῦ πανσεβάστου σεβαστοῦ καὶ μεγάλου δρουγγαρίου, κυρίου Ἀνδρονίκου τοῦ Καμάτορος, Εὐσταθίου, διακόνου ἐπὶ τῶν δεήσεων καὶ μαίστορος τῶν ῥητόρων, τοῦ καὶ ὕστερον γεγονότος ἀρχιεπισκόπου Θεσσαλονίκης, ἐπιστολὴ ἐπὶ ταῖς Διονυσίου παρεκβολαῖς. Μεθ’ ἣν προοίμιον εἰς τὸ πρᾶγμα καὶ μετὰ τὸ προοίμιον αὖται αἱ παρεκβολαί.
(ff. 8r-98r) Denys le Périégète, Périégèse ; Eustathe de Thessalonique, Commentaire à Denys le Périégète, éd. K. Müller, Geographi Graeci minores, 2, Paris, Didot, 1861, p. 201-407 : [titre] Διονυσίου Ἀλεξανδρέως οἰκουμένης περιήγησις.
(f. 104v) Table des matières de la seconde moitié du manuscrit : [titre] Ταῦτα ἐν τῇ παρούσῃ περιέχονται βίβλῳ.
(ff. 105r-117v) Progymnasmata transmis sous le nom d’Hermogène, éd. H. Rabe, Hermogenis opera, Leipzig, Teubner, 1913, p. 1-27 : [titre] Ἑρμογένους τοῦ τεχνογράφου προγυμνάσματα. Περὶ μύθου ; [titre final] Τέλος τῶν Ἑρμογένους προγυμνασμάτων.
(ff. 117v-119v) Diagrammes illustrant différents aspects de l’art rhétorique.
(ff. 120r-132v) Michel Psellos, Commentaire au Timée de Platon, éd. A.J.H Vincent, Notices et extraits des manuscrits de la bibliothèque du Roi 16, 2, Paris, Imprimerie royale, 1847, p. 316 : [titre] Μιχαὴλ τοῦ ψελλοῦ εἰς τὴν τοῦ Πλάτωνος Ψυχογονίαν ; [titre final] Τέλος τῆς ψυχογονίας τοῦ Πλάτωνος.
(ff. 133v-135v) Épiphane de Salamine, Traité des poids et des mesures, éd. P. de Lagarde, Symmicta I, Göttingen, Dieterich, 1877, p. 223-225 : [titre] Τοῦ ἁγίου Ἐπιφανίου περὶ μέτρων καὶ σταθμῶν.
(ff. 135v-138r) [Sextus Julius Africanus], fragment des Cestes sur les poids, livre IV, chapitre 1, éd. J.-R. Vieillefond, Les "Cestes" de Julius Africanus, Florence, Sansoni, 1970 : [titre] περὶ σταθμῶν.
(ff. 138v-141r) Texte sur les poids et mesures très largement inspiré du traité du Pseudo-Galien Sur les poids et mesures, éd. F. Hultsch, Metrologicorum scriptorum reliquiae, 1, Leipzig, Teubner, 1864, p. 218-244.
(ff. 141v-143v) [Pseudo-Libanios], Characteres epistolici, éd. R. Foerster, Libanii opera, 9, Leipzig, Teubner, 1927, p. 27-47 : [titre] Τοῦ αὐτοῦ περὶ τοῦ ἐπιστολιμαίου χαρακτῆρος καὶ πόσα εἴδη διαφορᾶς αὐτῶν καὶ ὀνομάτων ; [explicit] καὶ παλαιῶν συγγραμμάτων καὶ παροιμιῶν εὐστόχων ; [explicit] τέλος τῶν τοῦ Ἐπιφανίου ἐπιστολιμαίων χαρακτήρων.
(ff. 144r-176r) Libanios, Déclamations, éd. R. Foerster, Libanii opera, 5-7, Leipzig, Teubner, 1909-1913 : (ff. 144r-158v) Déclamation 5, [titre] Λιβανίου μελέτη, ἀντιλογία τοῦ Ἀχιλλέως πρὸς τὸν Ὀδυσσέα ; (ff. 158v-165r) Déclamation 3, [titre] Τοῦ αὐτοῦ ἑτέρα μελέτη. Πρεσβευτικὸς πρὸς τοὺς Τρώας ὑπὲρ τῆς Ἑλένης Μενέλαος ; (ff. 165r-176r) Déclamation 26, [titre] Τοῦ αὐτοῦ, Δύσκολος γήμας λάλον γυναῖκα ἑαυτὸν προσαγγέλλει.
(ff. 176r-187r) Jean Moschos du Péloponnèse, Oraison funèbre pour le notaire Lucas : [titre] Ἐπιτάφιος λόγος ἐπὶ τῷ ἐνδοξοτάτῳ καὶ ἐκλαπροτάτῳ μακαρίτῃ μεγάλῳ δουκὶ κυρίῳ Λουκᾷ τῷ νοταρᾷ.
(ff. 187r-207r) Isaac Monachos, Sur les mètres poétiques, éd. L Bachmann, Anecdota graeca e codd. Mss. Bibl. Reg. Parisin., Leipzig, sumptibus J.-C. Henrichs, 1828, p. 167-196 : [titre] Ἰσαὰκ τοῦ σοφωτάτου μοναχοῦ περὶ μέτρων ποιητικῶν.

Bibliographie


L. Cohn, « Konstantin Palaeokappa und Jakobos Diassorinos », Philologischen Abhandlung Martin Herz, zum 70. Geburtstage von ehemaligen Schülern dargebracht, Berlin, 1888, p. 123-143.
M. Jugie, « Une nouvelle invention au compte de Constantin Palaeocappa : Samonas de Gaza et son dialogue sur l’Eucharistie », Miscellanea G. Mercati, (Studi e Testi 123), Rome, 1946, p. 342-359.
Ernst Gamillscheg et Dieter Harlfinger, <emph render="italic">Repertorium der Griechischen Kopisten, 800-1200</emph>, t. 2/A, Vienne, 1989, n° 316
M.-P. Laffitte, F. Le Bars, Reliures royales de la Renaissance. La Librairie de Fontainebleau, 1544-1570, Paris, Bibliothèque nationale de France, 1999, p. 22 et 28.
F.J. Leroy, « Proclus, ‘de traditione divinae Missae’ : un faux de C. Palaeocappa », Orientalia christiana periodica, XXVIII, 1962, p. 288-299.
F.J. Leroy, « Les énigmes Palaeocappa », Recueil commémoratif du Xe anniversaire de la Faculté de Philosophie et Lettres, Louvain-Paris, Nauwelaerts, 1968.
H. Omont, « Catalogue de manuscrits grecs copiés à Paris au XVIe siècle par C. Palaeocappa », Annuaire de l’Association pour l’encouragement des études grecques en France, 20, 1886, p. 241-279.

Notice d'H. Omont issue de l' Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale (1888) :

Grec 2731. Dionysii Alexandrini orbis descriptio, cum Eustathii Thessalonicensis commentario (1) ; — Hermogenis progymnasmata (105) ; — Michaelis Pselli liber in Platonis psychogoniam (120) ; — ejusdem descriptio octachordi a Pythagora inventi (132 v°) ; — S. Epiphanii opusculum de mensuris et ponderibus et de epistolico charactere (133v°) ; — Libanii declamationes tres (144) ; — Joannis Moschi oratio funebris in laudem Lucæ Notaræ (176) ; — Isaaci monachi tractatus de metris poeticis (187).
XVI siècle. (Copié par Constantin Palæocappa et Jacques Diassorinos.) Papier. 207 fol. (Fontebl.-Reg. 2531.) Moyen format.

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Notice rédigée par Morgane CARIOU.

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