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Ces deux motets polyphoniques n’ont été transmis que par deux manuscrits : la version interpolée du
On a longtemps considéré que le premier motet (« Ludowice, / Servant regem ») fut à l’origine écrit pour Louis X, avant 1316 (d. 5 juin 1316) et que la version, adressée à Philippe V dans le Français 146 (f. XI) fut changée à l’occasion de l’avènement au trône du jeune roi. Pour Emma Dillon, il n’est actuellement pas possible de considérer une version comme antérieure à l’autre et l’évocation de Louis X peut avoir eu pour but l’éducation de Philippe V (« The profile of Philippe V… », dans
Le deuxième motet (« Qui sequuntur castra. / Detractor est »), écrit à la fois en latin et en français, figure également au f. IV du Français 146. S’intégrant, dans ce dernier manuscrit, dans les critiques contre Enguerrand de Marigny, l’ancien ministre de Philippe IV, il évoque, dans le Français 571 le personnage de Hugh Despenser, conseiller honni d’Édouard II d’Angleterre (cf. A. Wathey, « The marriage of Edward III… »).
F. 144-145. [Texte]. « Ludowice prelustris Francorum / Servant regem / Tenor. Rex regum ».
« [L]udowice prelustris Francorum / rex insignis, juvenis etate …-… Nunc accelera te / ut conformis sis principum quorum / nomina sunt laudis approbate ! ». « [S]ervant regem misericordia / et veritas necnon clemencia …-… Rex hodie est et cras moritur ; juste vivat et sancte igitur ». [Tenor]. « Rex regum ».
F. 144v-145. [Texte]. «Qui sequuntur castra. / Detractor est./ Tenor. Verbum iniquum ».
« [Q]ui sequuntur castra sunt miseri, / Car povrement sunt service meri fidelibus …-… jusques a taunt qe bien fait ont peri. / Hos duc, Deus ad portas inferi ». « [D]etractor est nequissima vulpis / per ses mesdis grieve autrui et luy pis …-… Juste Deus peccatores lue / de lour mesdis car il sunt trop luié ». [Tenor]. « Verbum iniquum » (éd. Wathey,