Historique de la conservation
C’est à l’occasion des fiançailles de Philippa de Hainaut avec le futurÉdouard III (1312-1377), qui eurent lieu à Valenciennes en 1326, que fut copié le ms. Français 571. Était-ce le cadeau de mariage d’Édouard à Philippa, comme le suggère Andrew Wathey (« The marriage of Edward III… », p. 14), ou le commanditaire du volume fut-il Isabelle de France, qui possédait plusieurs manuscrits enluminés destinés à l’éducation politique de son fils (B. Roux,
Les armoiries qui y sont représentées renvoient, en effet, à l’ascendance du père de la future reine d’Angleterre, Guillaume II, dit le Bon, comte de Hollande et de Hainaut (1303-1337). Le côté maternel (Philippa de Luxembourg, fille de Henri V de Luxembourg et de Marguerite de Bar de Ligny) figure sur les écussons de la peinture de gauche : Flandre (coin supérieur gauche), Luxembourg (coin supérieur droit), Limbourg : (coin inférieur gauche), Bar (coin inférieur droit). Les écoinçons de la peinture de droite renvoient au côté paternel (Jean Ier, comte de Hainaut, fils de Jean d’Avesnes et d’Adélaïde de Hollande) : Malines (coin inférieur gauche), Artois (coin supérieur droit), Hainaut-Hollande (coin inférieur droit), que l’on retrouve sur la lettre ornée du début du texte : «
Les armes desPlantagenêts («
Le manuscrit, exécuté quelques mois avant l’abdication d’Édouard II (24 janvier 1427), est une compilation de textes centrés autour des principes de bon gouvernement, destinés à l’héritier du trône d’Angleterre. Le
L’appartenance primitive au recueil du
La même question peut se poser pour les
Ainsi « les différents libelli furent-ils conçus et achevés plus ou moins ensemble, l’un après l’autre » (Avril, Stirnemann,
Une table inscrite au f. 1v (écriture XIV
Il comprenait à l’origine le
Un ordre de paiement passé au nom de Louis d’Orléans, le 6 septembre 1396, indique que le manuscrit ne contenait plus, à cette date, que le
Lorsque la Librairie royale de Blois, qui comptait alors le volume au nombre de ses manuscrits, fut répertoriée en 1518, Le « Livre de Julius Cesar » dont la copie occupait vingt cahiers avait disparu.
Le recueil fut emporté en Angleterre et entra à une date indéterminée dans la bibliothèque du duc de Lancastre, peut-être Henry de Grosmont (vers 1299-1361), plus vraisemblablement Jean de Gand, fils d’Édouard III et de Philippa, dont les armoiries se distinguent de façon visible sur les pendants du label des armes d’Angleterre représentées dans l’initiale des f. 66v et 124.
En 1396, le volume fut acheté à Jacques Jehan, épicier parisien, pour la librairie de Louis d’Orléans :
« Loys, filz de roy de France, duc d’Orleans, comte de Valois et de Beuamont, a nostre amé et feal conseillier Jehan le Flament, salut et dileccion. Nous voulons et vous mandons que a nostre bien amé Jacques Johan, espicier et bourgeois de Paris, vous, par Jehan Poulain, nostre tresorier general, faire paier, bailler et delivrer, ces lettres veues, sans delay, la somme de soixante escuz, en quoy nous sommes tenuz envers lui pour l’achat de deux livres, esquels sont contenuz, c’est assavoir en l’un le Livre du Tresor, le Livre de Julius Cesar, le Livre des rois, le Secret de secrez, et le Livre de Estrille Fauveau, tout en un volume, et enluminé, armoyé des armes du viez duc de Lancastre ; et en l’autre, le Rommant de la Rose, le Testament maistre Jean de Meun, et le Livre des Eschez moralisé… Donné a Paris, le .VI.
Le manuscrit est mentionné dans les inventaires de la librairie de Charles d’Orléans au château de Blois, dressés entre 1417 et 1441 :
1° Inventaire de 1417 : « La Naissance de toutes choses et autres traictiez, semblablement couvert [de veloux noir] (Arch. nat. K 500/5, f. 4, n° 66) ;
2° Inventaire des ouvrages confiés au seigneur de Mortemar, octobre 1428 : « Item le Livre de la Naissance de toutes choses, en françois, lettre de forme, par l’inventoire baillé ainsi nommé et par la table d’icellui livre assise au commencement nommé le Livre du Tresor, couvert de veloux noir, a deux fermouers samblans d’argent dorés, esmaillez aux armes de monseigneur d’Orleans » (Arch. nat. KK 269, f. 9v) ;
3° Inventaire dressé lors de la réinstallation au château de Blois de la librairie, qui avait été transférée à La Rochelle en octobre 1428 : même description (Arch. nat., KK 269, f. 32v )
4° inventaire dressé après son retour d’Angleterre (après 1440) : même description (Arch. nat., K 500/7, f. 1, n° 5).
Le manuscrit resta à Blois, chez les Orléans, comme l’atteste la mention « de camera compotorum Bles[ensi] », antérieure à 1501, qui figure au verso du f. 150.
En novembre 1501, le roi Louis XIIreprit les manuscrits de ses parents et l’ouvrage est mentionné dans le catalogues de la Librairie royale de Blois (Inventaire de Guillaume Petit, 1518). Le manuscrit est cité dans les inventaires postérieurs de la Bibliothèque royale : inventaire de Rigault, 1622 ; inventaire des frères Dupuy (1645) ; inventaire de Clément (Regius, 1682).
Au verso de la contregarde du plat supérieur, une note manuscrite du XVI
Cotes inscrites au recto du f. 2 : [Rigault II] « six cents trente un », [Dupuy II] 428, [Regius] 7068.
Inventaire 1518 : « Tresor de Philosophie, forment pareil es aultres, ensemble l’Epistre de Aristote envoyé a Alexandre, Du gouvernement des princes, et les histoires figurees du gouvernement de l’asne, avec les dictz moralisez, en ryme » (Omont,
Inventaire 1622 : « Livre du Thresor de science. Livre de moralité et gouvernement de seigneurie par Aristote » (Omont, II, p. 294, n° 631).
Inventaire 1645 : « Le Livre du Tresor de science. Les Ethiques d’Aristote, en françois. De la bonne parleure ou rhetorique. Livre de moralité et gouvernement de seigneurie par Aristote a Alexandre le Grand. Vers antiens sur un asne » (Omont, III, p. 24-25, n° 428).
Fichier Avril
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Le fichier Avril a été constitué entre 1968 et les années 1990 par François Avril, conservateur au département des Manuscrits, à partir d’un examen systématique des manuscrits des fonds latin, français (et partiellement N.A.F.) et italiens, dans la perspective de l’élaboration d’un catalogue scientifique des manuscrits enluminés de la BnF. Cette documentation de travail est tenue à jour et complétée jusqu'en 2003.
Bibliographie
P. Paris,
A. Le Roux de Lincy, « La bibliothèque de Charles d’Orléans à son château de Blois en 1427, publiée pour la première fois d’après l’inventaire original », dans
Brunetto Latini,
J. Monfrin, « La place du Secret des secrets dans la littérature française médiévale », dans
P. Josserand et J. Bruno, « Les estampilles du département des imprimés de la bibliothèque nationale », dans
L. Freeman Sandler,
L. Delisle,
U. Baurmeister et M.-P. Laffitte,
Documents de substitution
Voir les images du Français 571 sur la base www. mandragore.bnf.fr
Documents de substitution
Il existe une version numérisée de ce document.
Numérisation effectuée à partir d'un document original.
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Microfilm en noir et blanc. Cote de consultation en salle de lecture : MF 16028. Cote de la matrice (pour commander une reproduction) : R 20904
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Numérisation effectuée à partir d'un document de substitution : R 20904.
Informations sur le traitement
Notice rédigée par Véronique de Becdelièvre ; mise à jour février 2019
Dépouillement bibliographique
Ce dépouillement bibliographique est réalisé de façon systématique à partir des publications acquises par le département des Manuscrits. Il est issu de chargements périodiques (dernier chargement : février 2021).
2011
Noëlle-Laetitia PERRET,
2012
Armand STRUBEL,
2013
Yolanda PLUMLEY,
2014
Catarina FERNANDES BARREIRA, « Le
2017
Dominique BOUTET et Catherine NICOLAS,