Rothschild 3366 (2522 b)

Cet album est formé d'un exemplaire de l'Antithesis de Simon Du Rosier et d'un certain nombre de feuillets intercalés.

Voici d'abord la description du volume imprimé :

Antithesis || De præclaris Christi || et indignis || Papæ facinoribus, || ⁂ || Cum decalogis vtriusque oppositis, cúmque || amborum morum descriptione : quemad- || modum sancta Scriptura tradit. || Per Zachariam Durantium. || 1558. S. l. [Genève], in-8 de 7 p. non chiffr. et 88 p. chiffr.

Le titre porte la marque de Z. Durand, avec la devise : Non accenditur lucerna ut sub modio, sed ut in candelabro ponatur Matth. V (Silvestre, 11° 1075). — Au v° du titre, SIMONIS ROSARII Tetrastichon.

Au fol. A ii est une épître en distiques de Simon Du Rosier « Illustrissimis viris senatorii ordinis, Joanni Steghel, celeberrimae urbis Bernae quaestori, et Hieronymo Manueli, Lausanae praefecto ».

Les ff. A iij et A iiij r° sont occupés par un avis de l'imprimeur au lecteur : « Zacharias Durantius typographus lectori. »

L'ouvrage, écrit en distiques, commence au fol. A iiij v°, d'où part la pagination. Il se compose de 18 chapitres ou antithèses opposant les faits du Christ à ceux du pape. Le texte est orné de 36 figures admirablement gravées sur bois, que l'on attribue, au moins celles qui se rapportent à la vie du Christ, à Bernard Salomon, dit le Petit Bernard. L'artiste s'est inspiré des planches du Passional de Lucas Cranach. L'imprimeur s'est efforcé de placer en regard l'image du Christ et celle du pape. Le volume se termine par un morceau en prose : De praestantissimis Christi et indignissimis Antichristi moribus viri fidelis Declaratio lectori.

D'après La France protestante (nouv. éd., V, col. 1057) l'édition qui vient d'être décrite est la seconde. Elle ne porte pas en tête de l'épître dédicatoire les mots : Studio Simonis Rosarii. Le même recueil résume le peu que l'on sait de la vie de Du Rosier. Nous ajouterons seulement que, d'après un dizain de lui, imprimé en tête du Droit Chemin de musique de Loys Bourgeois (1550), il était alors « bachelier », c'est-à-dire sous-maitre au collège de Rive à Genève (Alfred Cartier, Arrêts du conseil de Genève de 1541 à 1550, 1893, p. 152).

Le propriétaire du livre, Caspar Held, « Waldseensis », a couvert presque toutes les marges du volume de notes écrites en latin et en allemand. Il y a de plus ajouté un grand nombre de feuillets qui ont reçu, ou des notes, ou des inscriptions dues à des amis qui étudiaient la théologie à Tübingen en 1564.

Au v° du f. actuellement coté 1 sont les armes de Caspar Held : de ? à un sinistrochère tenant un bâton d'Esculape placé en pal et duquel issent une branche de laurier (?) et une croix. Les pièces de l'écu se retrouvent dans le cimier entre deux proboscides.

Au r° du f. 2 se lisent deux épigrammes latines de Held, In Catalogum amicorum ; au v° de ce même f. commence la table : Catalogus amicorum et fautorum, qui se termine au r° du fol. 3. On y trouve 43 noms ; mais il n'y en a en réalité que 42, l'un des noms figurant deux fois.

De ces inscriptions, 22 seulement nous ont été conservées, les feuillets qui terminaient primitivement le volume ayant été perdus. Voici la liste de ces 22 noms :
Beutler (Thomas), « Rauenspurgensis », Tübingen, 25 février 1564, fol. 43,
Bienemann (Kaspar), dit Melissander, Tübingen, 10 mars 1564, fol. 24. — Né à Nuremberg en 1540, surintendant général à Altenbourg, il a laissé des poésies latines. Il mourut en 1591. Sa vie a été publiée par J. H. Aker en 1718.
Fabricius. Voy. Schmidt.
Georg (Johann), « Georgii », Tübingen, 2 février 1564, fol. 75.
Heyperger (Karl), Tübingen, 11 mars 1564, fol. 82.
Holtzer (Johann), Tübingen, 10 mars 1564, fol. 84.
Jäger (Esaias), « Venator, Boiiloncarinanus », s. d., fol. 22.
Kiermer (Sebastian), de Ratisbonne, s. d., fol. 77.
Kirchmeir (Eustachius), Tübingen, 22 août 1564, fol. 106.
Krapf (Peter), d'Oppenheim, s. d., fol. 28.
Kupferschmid (Jakob), Tübingen, 5 mai 1564, fol. 47.
Melissander. Voy. Bienemann.
Münster (Ludwig), « Bisecaniensis », 21 juillet 1564, fol. 52.
Oesterreicher (Wenzel Christoph), 1564, fol. 81 v°.
Raab (Jakob), « Rabus », de Strasbourg, fils de Ludwig, Tübingen, 4 janvier 1564, fol. 13. — Converti au catholicisme en 1570, Johann Jakob Raab fit connaître sa résolution par une lettre adressée à son père et devint un ardent polémiste.
Raupach (Johann), « ex Silesiorum civitate Leoberga », Tübingen, 11 février 1564, fol. 86.
Reichardt (Christoph), « Neuburgensis », Tübingen, 13 septembre 1564, fol. 14. (Armes dessinées. Parti : au l de ? à un membre d'aigle de ? ; au 2 de ? au même membre d'aigle les serres placées en l'air. Cimier : un vol chargé des pièces de l'écu.)
Schmidt (Johann), « Fabricius, Campidonensis », 1564, fol. 48 v°.
Schopper (Jakob), « Biberacensis », 1564, fol. 45.
Silberborner (Georg), de Worms, 3 mai 1564, fol. 79 v°. (Devise : Moyen par tout.)
Spiller (Marcus), « Austriacus », Tübingen, 23 février 1564, fol. 81.
Sudels (Georg), 4 mars 1564, fol. 65. (A la table le nom est écrit Zudels.)
Venator. Voy. Jäger.
Weckerlin (Jakob), « Calvuensis », 1564, fol. 69.
Wildtperger (Georg), de Linz, Tübingen, 11 mars 1564, fol. 39.

La table placée en tête du volume (fol. 2 v°-3) nous a conservé les noms de plusieurs personnages qui s'étaient inscrits dans l'album, mais dont les inscriptions ont disparu. En voici la liste :

Brentl (Christoph), « Dichopolitanus ».

Einkirch (Peter).

Einodt (Crispinian).

Elephant (V.), « Elephas ».

Engelscald (Paul).

Heusinger (Andreas).

Holder (Wilhelm). — C'est l'auteur de plusieurs ouvrages de polémique virulente contre les calvinistes.

Holpp (Ulrich).

Meier (Jakob).

Planck (Martin), « Plancus », de Linz. (Le nom figure deux fois à la table.

Schey (Urban), « Wickersheimensis ».

Schulthaiss (Martin).

Schulz (Friedrich), de Stuttgart.

Schwin (Andreas Emerich).

Sieder (Urban).

Stürzelig (Johann), « Holczheimensis ».

Vay (Gutpert), « Tubingensis ».

Wimpelin (Burckhard).

Zeycht (Konrad), « Munderkhingensjs ».

Zimmermann (Wilhelm).

Au XVIIe siècle le volume était entre les mains de JOHANN WALTHER HELD, qui a recueilli un certain nombre d'inscriptions nouvelles et qui a surchargé de sentences et de passages bibliques presque tous les espaces restés vides. Voici la table des inscriptions :

Bantzer (Hans Jörg), d'Augsbourg, Ulm, 4 septembre 1635, fol. 90. — Un Christoph Bantzer, orfèvre à Augsbourg, fut membre du grand conseil de cette ville en 1649 et mourut en 1653 (Marc Rosenberg, Der Goldschmiede Merkzeichen, 1911, p. 75).

Bloss (Johann), Ulm, 25 août 1635, fol. 73.

Bombarter (Anton), Ulm, 23 août 1635, fol. 73 v°.

Dockel (Georg), « physicus et medicinae doctor reipublicae », Ulm, octobre 1635, fol. 73 v°.

Eberlin (Hans Jakob), 30 août 1635, fol. 88 v°.

Ehrke (?) (Johann Bapt.), de Worms, Ulm, 25 août 1635, fol. 90 v°.

Held (Johann Baptist), avocat, Ulm, 9 août 1635 ; mort en 1636, fol. 79

Herseburg (Gottfried Friedrich von), Ulm, 25 août 1635, fol. 65 v°.

Honold (Jakob), professeur de logique. Ulm, 30 octobre 1635, fol. 86 v°. — C'est peut-être le Jakob Honold à qui on doit deux opuscules sur les comètes, imprimés à Ulm, en 1681, in-4 : Monitor hominum novissimus, das ist Kurtzer Bericht von dem ungewöhnlich grossen Cometen..., et Novus hominum Excitator.

Horst (Gregor), « reipublicae ulmensis archiater », Ulm, 12 août 1635, fol. 6 V. Horst est l'auteur de divers ouvrages médicaux imprimés à Wittenberg et à Ulm.

Köllin (David), Ulm, 28 octobre 1635, fol. 88 v°.

Köllin (Wolfgang), Ulm, 22 septembre 1635, fol. 90 v°.

Merckh (Johann Chunrad), maître d'école à Ulm, Ulm, 31 octobre 1635, fol. 84 v°.

Pfanner (Johann), « Viennensis, medicinae doctor », Ulm, 23 octobre 1635, fol. 75 v°.

Rulich (Jakob), « Ruohlich », prédicateur protestant, Ulm, septembre 1635, fol. 7 v°. — Jakob est probablement l'auteur de la Leich-Predig auf dess Menschen Absterben, imprimée en 1658, à Heidelberg, à la suite de l'Homo novus de Peter von Streithagen.

Schwehrburg (Johann Constantin Wilhelm Freiherr von), 3 août 1636, fol. 62 v°.

Thoner (Augustin), « medicinae doctor et physicus », Ulm, ex musaeo, 11 août 1635, fol. 73. — Thoner est l'auteur d'Observationes et d'Epistolae medicinales, imprimées à Ulm en 1651 et 1653. Quelques-unes de ses observations ont été insérées par Bonnet dans sa Bibliothèque de médecine, t. IV (1708, in-4).

Villing (Johann R.), Ulm, 1er novembre 1635, fol. 82 v°.

Visscher (Christoph), Ulm, 17 septembre 1635, fol. 50.

La dernière mention de Johann Walther Held est datée de 1660.