Historique de la conservation
D’après les nombreuses annotations que l’on peut lire dans les marges, ce manuscrit a fait partie de la bibliothèque d’une branche de la famille Cantacuzène au XV
Au f. Ar, plusieurs mains ont apposé des mentions de naissance, que nous présentons dans l’ordre où elles apparaissent.
La première mention de naissance signale l’arrivée d’une fille nommée Euphrosyne née le jour de la fête de Saint-Jean Calybite (soit, normalement, le 15 janvier) :
† ἐγεννίθη ἡ θηγάτηρ μου κ[ύρια] Εὐροσίνη ἐν ἔτι ,στϠκα’ ἰ[νδικτιῶνος] ε’ ἐν ἡμέρᾳ τοῦ ἁγίου Ἰω[άνν]ου τοῦ καλιβίτου ἐν μηνὶ Ἰανουάρῳ κε’ κυριακή.
Dans cette inscription, assez problématique du point de vue du calendrier, il y a probablement une erreur dans le millésime car dans le calendrier byzantin la 5ème indiction correspond à l’année 6920 et non 6921. Ce qui fait que l’enfant serait né en 1412. Ensuite, si Saint-Jean Calybite est bien célébré en janvier, en revanche il l’est le 15 et non le 25, comme on peut le lire dans la note. Problème supplémentaire : en 1412 ni le 15 ni le 25 janvier ne sont des dimanches. Pour trouver un dimanche 25 janvier, il faut remonter à 1411. Si l’on émet l’hypothèse d’une erreur dans la date 25, il faut remonter à 1408 ou descendre à 1413 pour que la Saint-Jean Calybite tombe un dimanche. La présentation des différentes notes de naissance sur le f. Ar nous permet en tous cas d’affirmer que cette naissance est intervenue avant celle du fils né le 25 décembre 1413.
La seconde porte la mémoire de l’arrivée d’un fils, le 25 décembre 1413, qui était un dimanche (le nom ne se laisse pas deviner) :
† ἐγεννίθη ὁ ὑιός μου κύριος θεν (?) ἐν ἔτι ,στϠκβ’ ἰ[νδικτιῶνος] ζ’ μηνὶ δεκεμβρίῳ κε’, ἡμέρα κυριακή, ἐν ἡμέρᾳ τῆς γεννίσεως τοῦ χρι[στ]οῦ.
Dans le calendrier byzantin, l’année 6922 correspond bien à la septième indiction. En revanche, le 25 décembre était un lundi et non un dimanche.
La note suivante évoque la naissance d’une fille nommée Philippa, en 1415 :
† ἐγεννίθη ἡ θυγάτηρ μου κ[ύρια] Φιλίπα ἐν ἔτι ,στϠκγ’ ἰ[νδικτιῶνος] η’ ἡμέρα τρίτη μινὶ Ἰούνῳ [espace] ἐν ἡμέρᾳ τοῦ ἁγίου Ἰακώβου τοῦ μοναχοῦ θεοῦ.
Dans le calendrier byzantin, l’année 6923 correspond bien à la 8ème indiction. En 1415, les mardis du mois de juin étaient le 4, le 11, le 18 et le 25.
On retrouve ensuite le signalement de la naissance d’Euphrosyne en 1412 :
† ἐγεννήθη ἡ θηγάτηρ μου κύρια Εὐροσήνη ἐν ἔτει ,στϠκα’ ἰνδικτιῶνος ε’ ἐν ἡμέρᾳ τοῦ ἁγίου Ἰωάννου τοῦ καλιβίτου. Ἐν μηνὶ Ἰουνίῳ [….]
À la différence de ce que l’on observe dans la première mention de la naissance d’Euphrosyne, un point est placé après le mot καλιβίτου et le mois de janvier est remplacé par le mois de juin.
Puis une phrase mentionne la naissance d’un fils, dont le prénom n’est pas reconnaissable et l’année de naissance incomplète :
† ἐγεννίθη ὁ ὑιός μου κύριος θεν (?) ἐν ἔτει ,στ
Il est très probable que ces deux dernières mentions de naissance ne soient en réalité que des copies des deux premières, écrites dans une encre qui s’est effacée avec le temps.
La main qui est responsable de la note du f. 116v mentionne la naissance de deux fils, Manuel Cantacuzène, en 1423/1424 (peut-être PLP 10 978, cité dans une chronique de 1453/1454 (Schreiner I, p. 273), ὁ δεσπότης τῶν Ἀλβανιτῶν, ὁ υἱὸς τοῦ Καντακουζηνοῦ ὁ Μανουήλ), et Démétrios Cantacuzène, en 1421/1422 (peut-être PLP 10 963) :
† ἐγεννίθη ὁ ὑιός μου κύριος Μανοήλ ὁ Καντακουζηνὸς ἐν ἔτει ,στϠλβ’ μηνί
† ἐγεννίθη ὁ ὑιός μου κύριος Δημήτριος ὁ Καντακουζηνὸς ἐν ἔτει ,στϠλ’
Un autre Manuel apparaît dans le manuscrit : dans les marges supérieures des ff. 10v et 115r, deux mains différentes citent Manuel Paléologue Cantacuzène. La note du f. 115r présente une orthographe un peu surprenante :
† Μαν[ου]ήλ Παλλολόγος Καντακ[ου]ζηνός †
† ἅγι[α] τρι[άς] βωήθη το δοῦλο Μαν[ου]ήλ †
Ce Manuel est peut-être le même que celui dont il est fait mention au f. Ar. D’autres identifications sont possibles, les Manuel Paléologue du milieu du XV
À une époque incertaine et selon des modalités inconnues, le manuscrit est arrivé en Italie, où il a été acheté par l’ambassadeur Jean Hurault de Boistaillé. Au sein de sa collection, il portait la côte 112 (visible au milieu de la marge inférieure du premier feuillet). La marge inférieure du f. 1r porte aussi un
Présentation du contenu
(ff. 1r-151r) Jean Tzetzès,
(ff. 151r-152v) Jean Tzetzès,
Bibliographie
I. Bekker, «Die Theogonie des Johannes Tzetzes aus der Bibliotheca Casanatensis »,
H. Hunger, « Zum Epilog der Theogonie des Johannes Tzetzes »,
D. Jackson, « The Greek Manuscripts of Jean Hurault de Boistaillé »,
M.-P. Laffitte, « Une acquisition de la Bibliothèque du roi au 17ème siècle : les manuscrits de la famille Hurault »,
M.-P. Laffitte, « Inventaire des manuscrits de la famille Hurault »,
C. Wendel, « Das Unbekannte Schluszstück der Theogonie des Tzetzes »,
Notice d'H. Omont issue de l'
Grec 2705. Joannis Tzetzæ allegoriæ Homericæ (1) ; — accedit Deorum genealogia, fine mutila (151) ; — præmittuntur computi fragmentum et alphabeta secreta (B).
XIV siècle. Parchemin. 152 fol. (Hurault.-Reg. 2790.) Petit format.
Informations sur le traitement
Notice rédigée par Morgane CARIOU.
Documents de substitution
Il existe une version numérisée de ce document.
Numérisation effectuée à partir d'un document original.