Grec 1810

Manuscrit en grec

365 × 260 × 80 (feuillet : 348 × 255)
[III] + 302 + [III]
Papiers non filigranés à fines vergeures (34 mm/20), probablement d'origine orientale ; fils de chaîne très difficilement visibles. Les ff. 301-302, plus récents que le reste du manuscrit, sont constitués d'un papier filigrané à grosses vergeures (54 mm/20) ; filigrane Griffon semblable à Mosin-Traljic 4537 (1366).
39 cahiers : 31 × 8 (248). 1 × 5 (253). 5 × 8 (293). 1 × 7[4|3] (300). 1 × 2 (302). Le cahier 32 est un ancien quaternion amputé des trois premiers feuillets, avec perte du texte correspondant. Le cahier 32 a la structure d'un quaternion amputé du dernier feuillet ; le texte s'achevant au septième feuillet du cahier, le dernier a disparu sans perte de texte. Le cahier 33 est un bifeuillet ajouté au quatorzième siècle. Les ff. 1-300 sont tous dus à la main de Georges Pachymère mais celui-ci n'avait pas conçu l'ensemble comme unitaire comme le montrent les signatures de première main figurant au milieu de la marge inférieure de la première et de la dernière page de chaque cahier : les cahiers 1 et 2 ne sont pas signés et paraissent constituer deux unités indépendantes, l'une contenant l'Eutyphron et le Criton, l'autre l'Apologie de Socrate ; les cahiers 3-12, correspondant au commentaire d'Hermias sur le Phèdre, sont signés de α' à ια' ; le cahier 13, consacré au prologue du commentaire de Proclus au Parménide, est de nouveau isolé, peut-être avec la signature α' ; les signatures des cahiers 14-28, contenant le Parménide avec le commentaire de Proclus, reprennent de α' jusqu'à ιε' ; enfin, les cahiers 29-38, contenant la République et le Banquet et que distingue une mise en page sur deux colonnes, présentent aussi une série propre de signatures qui va de α' à ι'. L'ensemble est donc un recueil de manuscrits platoniciens de Pachymère. Une série de signatures qui est continue sur tout le recueil a été ajoutée de seconde main ; toutefois, le premier cahier n'est pas pris en compte et cette série commence par α' au cahier 2 et se poursuit régulièrement jusqu'à λζ' au cahier 28 ; ces nouvelles signatures ont été ajoutées en surcharge sur les signatures originelles ou bien à côté d'elles, une fois celles-ci biffées. Le bifeuillet ajouté à la fin et constituant le cahier 39 ne comporte aucune signature.Copié par Georges Pachymère (RGK, II 89, III 115). Seul le texte du f. 301r copié sur le bifeuillet plus récent ajouté à la fin est dû à une autre main attribuable au quatorzième siècle.
On aperçoit sporadiquement dans la partie contenant le Phèdre une ligne de justification externe tracée à la pointe sèche (par exemple ff. 64, 72, 75) ; mais seule la dernière partie contenant la République et le Banquet et copiée sur deux colonnes (ff. 225-300) présente une réglure à proprement parler, tracée à la pointe sèche et formée de quatre verticales servant de lignes de justification pour deux colonnes de 95 mm. de large et séparées de 15mm, ainsi que de deux horizontales délimitant la zone d'écriture en haut et en bas. La mise en page et le nombre de lignes par page varient selon les parties du manuscrits : les deux premiers cahiers sont copiés à pleine page sur 35-38 lignes ; le Phèdre (ff. 17r-93r) est copié sur deux couches, l'une interne avec le texte de Platon transcrit en lettres de gros module, l'autre externe avec le commentaire d'Hermias écrit plus petit sur 40-43 lignes ; le commentaire de Proclus au Parménide est copié à pleine page sur 37-40 lignes environ, mais sa continuation par Pachymère à partir du f. 214r est copiée sur deux couches, l'une interne avec le texte de Platon rubriqué, l'autre externe avec le commentaire de Pachymère ; la dernière partie est copiée sur deux colonnes d'un peu plus de 40 lignes. Malgré cette variation de mise en page, la surface écrite reste relativement constante, environ 290 × 210 mm ; les marges sont réduites, ce qu'a encore accentué le rognage à la reliure.
Titres rubriqués, parfois surmontés d'un bandeau (par exemple ff. 17r, 225r, 232v). Dans le commentaire au Phèdre, un numéro servant d'appel de note dans le texte de Platon est repris au début de la section correspondante du commentaire, laquelle commence par une initiale rubriquée ; quelques schémas rubriqués (ff. 45v, 46r, 77r). Certaines signatures ont été inscrites lors de la rubrication (ff. 40v, 56v, 65r, 89r, 112v, 216v, 217r). Dans le commentaire au Parménide, les lemmes de Platon sont rubriqués. Sur le bifeuillet ajouté à la fin, rubrication du titre du texte (f. 301r) et d'une partie des chiffres du Paschalion (ff. 301v-302r).
Trois annotateurs ont été identifiés pour le texte du commentaire de Proclus au Timée : A2 a restauré le manuscrit après des dommages causés par l'humidité en repassant le texte de Pachymère et en ajoutant des annotations ; d'autres corrections sont dues à un lecteur A3 ; ces deux annotateurs se situent au milieu du quatorzième siècle parce leur intervention se retrouvent dans le Laurentianus Conv. Soppr. 103 mais non dans l'Ambrosianus gr. 159, tous deux copiés sur ce manuscrit respectivement en 1358 et vers 1340-1350 ; c'est donc entre ces deux dates qu'a eu lieu la restauration, peut-être sous l'impulsion de Jean Contostephanos, commenditaire du Laurentianus. Un dernier annotateur, dit A4, est intervenu au début du seizième siècle, en tout cas avant 1542, date du Berolinensis gr. 102, apographe de ce manuscrit qui prend en compte A4 ; peut-être faut-il identifier A4 à Nicolò Leonico Tomeo, qui a fait figurer au f. 58r la branche ondulée qui le caractérise.
Reliure Henri II. Technique alla greca : chasse absente en gouttière, très légère en tête et en queue ; dos sans nervures se prolongeant par des coiffes saillantes sur les tranchefiles ; chant rainuré ; vestiges de fermoirs montant du plat inférieur (deux en gouttière, un en tête et en queue) ; vestiges de boulons (quatre sur chaque plat). Décor des plats : rectangles emboîtés formés de plusieurs séries de filets imprimés à froid ou dorés ; au centre, médaillon aux armes de France surmontées d'une couronne et entourées du collier de l'ordre de Saint Michel, dont le médaillon est embrassé par un croissant de lune (Olivier-Hermal-de Roton, pl. 2488, fer n° 4) ; tout le médaillon central est en bichromie blanc et or, mais la dorure est mal conservée sur le plat supérieur ; autour de ce médaillon, semis de fleurs de lys, monogrammes H sommé d'une couronne, monogrammes DHD entrelacés et emblèmes de Diane de Poitiers aux trois croissants de lune entrelacés. En haut du plat supérieur, titre en majuscules grecques : ΠΛΑΤΩΝΟΣ, suivi en dessous de la lettre Β. Décor du dos : croisillons en tête et en queue ; entre les deux, semis de fleurs de lys et monogrammes H sommé d'une couronne. Tranche dorée et ciselée d'un décor d'arabesques, avec le monogramme H au centre de la gouttière et l'emblème aux trois croissants au centre des tranches de tête et de queue.