A. Administration du Lieutenant général de police. Ms-10001 à 10329.

Établissement d'un Lieutenant général de police à Paris. Année 1667.

« Le Roy voulut avoir un magistrat à luy à qui il pût confier directement ses ordres, ses commissions, ses intentions, et qui fût chargé spécialement de l'exécution des ordres et lettres de cachet expédiés par les Secrétaires d'État.

« Ainsi la Cour ne s'adressa plus, pour l'exécution des ordres de Sa Majesté, dans la ville de Paris et même ailleurs, en certaines occasions, qu'au Lieutenant général de police, et non comme cy devant aux Prévôt de Paris, Lieutenant civil, Lieutenant criminel et Chevalier du guet.

« Les guerres civiles et les troubles de la minorité de Louis XIV arrivés dans la ville de Paris, et dont les malheurs étoient encore récents, ont été sans doute l'occasion et les motifs de cet établissement.

« Sa Majesté voulut un homme en place qui lui répondìt de la sûreté, de la subsistance et de la police des habitans de la capitale. »

« C'est Mre Gabriel Nicolas de La Reynie qui a été le premier lieutenant général de police.

« Nota. On prétend que Nicolas est le nom de famille de M. de La Reynie. »

(Note de Duval, premier secrétaire de la Lieutenance de police et garde des archives de la Bastille, dans un inventaire des dossiers des prisonniers de la Bastille conservé aux ARCHIVES DE LA PRÉFECTURE DE POLICE, carton Bastille 1, pp. 31-32).

Voir l'édit portant création d'un Lieutenant de police de Paris, donné à Saint-Germain en Laye, en mars 1667, dans le Recueil général des anciennes lois françaises (Isambert), t. XVIII, p. 100-103.

Liste des Lieutenants généraux de police, depuis leur création jusqu'au 16 juillet 1789, date où la charge fut transformée.

DE LA REYNIE (Gabriel-Nicolas), du 29 mars 1667 au 29 janv. 1697.

DE VOYER DE PAULMY, marquis D'ARGENSON (Marc-René), du 29 janv. 1697 au 28 janv. 1718.

DE MACHAULT, seigneur d'Arnouville (Louis-Charles), du 28 janv. 1718 au 26 janv. 1720.

DE VOYER DE PAULMY, comte D'ARGENSON (Marc-Pierre), du 26 janv. 1720 au 1er juill. 1720.

TESCHEREAU, seigneur de Baudry et de Linières (Gabriel), du 1er juill. 1720 au 26 avril 1722.

DE VOYER DE PAULMY, comte D'ARGENSON (Marc-Pierre), du 26 avr. 1722 au 28 janv. 1724.

RAVOT, seigneur d'OMBREVAL (Nicolas-Jean-Baptiste), du 28 janv. 1724 au 28 août 1725.

HÉRAULT, seigneur de Fontaine-l'Abbé et de Vaucresson (René), du 28 août 1725 au 21 déc. 1739.

FEYDEAU DE MARVILLE, seigneur de Dampierre et de Gien (Claude-Henri), du 21 déc. 1739 au 27 mai 1747.

BERRYER DE RAVENOVILLE (Nicolas-René), du 27 mai 1747 au 29 oct. 1757.

BERTIN DE BELLISLE, comte de Bourdeilles, seigneur de Brantôme, premier baron du Périgord (Henri-Léonard-Jean-Baptiste), du 29 oct. 1757 au 21 nov. 1759.

DE SARTINE, comte d'Alby (Antoine-Raymond-Jean-Gualbert-Gabriel), du 21 nov. 1759 au 24 août 1774.

LE NOIR (Jean-Charles-Pierre), du 24 août 1774 au 14 mai 1775.

D'ALBERT (Joseph-François-Ildefonse-Raymond), du 14 mai 1775 au 19 juin 1776.

LE NOIR (Jean-Charles-Pierre), du 19 juin 1776 au 31 juill. 1785.

THIROUX DE CROSNE (Louis), du 31 juill. 1785 au 16 juill. 1789.

Liste des ministres de la Maison du Roi, qui eurent dans leur département l'administration des lettres de cachet dans la généralité de Paris (NOTE: Par exception, en avril 1749, quand le comte de Saint-Florentin remplaça le comte de Maurepas au ministère de la Maison du Roi, l'administration de la ville de Paris fut distraite de son département et comprise dans celui du comte d'Argenson, secrétaire d'État de la guerre, qui la garda jusqu'au 1er février 1757. De 1749 à 1757, Saint-Florentin eut la généralité de Paris à l'exception de la ville elle-même. On en agit ainsi à cause de la connaissance approfondie que le comte d'Argenson, lieutenant de police en 1720, puis de 1722 à 1724, avait de Paris et de son administration), depuis l'époque de la formation du dépôt des Archives de la Bastille.

MONTBRISON (H. de Guénégaud, seigneur du Plessis-Belleville et de Fresnes, comte de), du 21 févr. 1643 à févr. 1669.

COLBERT, baron de Seignelay (J.-B.), de févr. 1669 au 6 sept. 1683.

SEIGNELAY (J.-B. Colbert, marquis de), du 6 sept. 1683 au 3 nov. 1690.

PONTCHARTRAIN (L. Phélypeaux, comte de), du 5 nov. 1690 au 19 déc. 1693.

PONTCHARTRAIN et de Maurepas (Jér. Phélypeaux, comte de), du 19 déc. 1693 au 8 nov. 1715.

LA VRILLIÈRE, comte de Saint-Florentin (L., marquis de), par intérim (NOTE: Jér. Phélypeaux, comte de Pontchartrain, avait obtenu de se démettre de sa charge de secrétaire d'État à la Maison du Roi, le 8 nov. 1715, en faveur de son fils, J.-Fréd. Phélypeaux, comte de Maurepas, qui était alors dans sa quinzième année. Le comte de Maurepas commença d'exercer sa charge en mars 1718) du 8 nov. 1715 à mars 1718.

MAUREPAS et de Pontchartrain, baron de Beyne (J.-Fréd. Phélypeaux, comte de), de mars 1718 au 24 avril 1749.

SAINT-FLORENTIN, duc de La Vrillière (L. Phélypeaux, comte de), du 24 avril 1749 au 10 juill. 1775.

MALESHERBES (Chrétien-Guill. de Lamoignon de), du 10 juill. 1775 au 12 mai 1776.

AMELOT DE CHAILLOU (A.-J.), du 12 mai 1776 au 8 oct. 1783.

BRETEUIL (L.-Aug. Le Tonnelier, baron de), du 8 oct. 1783 au 25 juill. 1788.

VILLEDEUIL (Laurent de), du 25 juill. 1788 au 21 juill. 1789 (NOTE: Laurent de Villedeuil, bien que ministre de Paris, n'eut pas dans ses attributions les lettres de cachet, que le principal ministre, Loménie de Brienne, s'était réservées. Cf. H. MONIN, L'état de Paris en 1789, p. 345).