Fonds Hazan, Louis. Correspondance (1955-2016)

Le fonds Louis Hazan rassemble 291 éléments de correspondance (lettres, cartes postales, télégrammes, pneumatiques, cartes de visites…) reçus ou (plus rarement) émis par Louis Hazan pendant sa carrière professionnelle d’éditeur phonographique, entre 1955 et 2016.

Louis Hazan (21/12/1922 - 20/11/2017), est originaire de Casablanca (Maroc), où ses parents tenaient un magasin d’électro-ménager et de musique. Après des débuts comme animateur de radio à Alger (The Voice of America), il est engagé le 1er janvier 1956 par Georges Meyerstein, PDG de la firme Philips-France pour en diriger le secteur export. Il fera toute sa carrière dans cette entreprise qui prend ensuite le nom de Phonogram, puis, suite aux fusions des filiales européennes et à l’absorption de Barclay et de Polydor, devient Polygram. Il en est le PDG jusqu’en 1985.
Son premier titre de gloire est d’avoir, en 1961, "capté" Johnny Hallyday qui quittait la maison Vogue et devait signer chez Barclay. Il sera le PDG de Polygram de 1979 à 1985.
Un grand nombre de ces lettres émane des chanteurs qui composent son catalogue : Yvette Giraud, Johnny Hallyday (cartes de visites et de voeux au nom de Jean-Philippe Smet), Barbara (avec qui les échanges étaient orageux), Nana Mouskouri (dont il lança la carrière internationale et qui l’appelait “mon Pygmalion”), Brigitte Bardot, Georges Brassens, Claude Nougaro, Claude François, Serge Lama, Serge Gainsbourg (on trouve une lettre de Joseph Ginzburg, le père de ce dernier).
Il entretient également une correspondance avec des acteurs de la musique classique : les chefs d’orchestre Colin Davis, Josef Krips, Vaclav Neumann, et Vittorio Negri, l’organiste Jean Guillou, la claveciniste Blandine Verlet (et son mari Igor Maslowski), le compositeur Pierre Henry, les directeurs de l’Opéra Rolf Lieberman et Hugues Gall, le secrétaire à la Culture Michel Guy, les journalistes et musicologues Henry-Louis de la Grange et Maurice Fleuret.
Des échanges concernent le monde des médias, de littérature et de la politique : Claude Imbert (Le Point), Jacques Rigaud (RTL), les écrivains Erick Orsenna, Gonzague Saint-Bris, Philippe Labro, Simone Veil… D’autres des amis personnels : Jean-Charles Lessoy, Jean-François Baudot, Marzia et Paolo Perini…

Ces lettres sont strictement professionnelles : ainsi ses échanges avec ses alter egos des filiales européennes du groupe Polygram, notamment quand en 1979 Louis Hazan décroche la direction de Polygram-Europe.
Les collaborateurs de sa maison d’édition sont présents dans cette correspondance : Boris Vian (sa lettre de démission quand, en 1959, il quitte la direction artistique du label Fontana), Claude Dejacques, Lee Hallyday, André Chapelle, Vincent Brunet, Louis Nucera (qui rédigeait des notes de pochette et deviendra écrivain), Herbert Borchardt…
La postérité (si l’on consulte notamment les moteurs de recherches d’internet) a retenu de Louis Hazan sa participation (involontaire) à un fait divers. En effet, en décembre 1975, en plein conseil d’administration de Phonogram, il est enlevé par un commando agissant pour des raisons crapuleuses et séquestré une semaine, avant d'être libéré par une équipe dirigée par le commissaire Claude Cancès. Il sympathisera et échangera avec une correspondance avec ce dernier, qui deviendra directeur de la Police Judiciaire.